Histoire du GAP47

2023 : Le GAP47 existe depuis 41 ans…

Eté 1982 : un astronome amateur normand, Dominique Bouste, venu en vacances en Lot-et-Garonne avec son télescope, a l’idée d’organiser une soirée publique d’observation. Près d’une centaine de personnes se laisse tenter et, à la fin de la soirée, une poignée de convaincus décide de se retrouver pour pousser l’expérience plus loin. Le groupe fumélois, fort de trente membres, est né.

Les débuts
L’association GAP47 (loi 1901) est créée le 1er février 1983. Les premières réunions ont lieu sous la direction du premier président de l’association, Raymond Lajoignie, dans un local prêté par la mairie de Montayral, autour d’un télescope de 115 mm. Rapidement le groupe est sollicité par des écoles de la région pour des soirées d’initiation à l’astronomie. Mettant à profit la multiplicité des compétences, le club se lance dans la fabrication de miroirs et la construction de télescopes. À partir de 1985 le GAP commence à fabriquer plusieurs miroirs pour des futurs télescopes, et Hubert Lepic est nommé président de l’association. Jean Texereau et Pierre Bourge sont abondamment sollicités, plusieurs des membres fabriquant leur propre télescope (cinq télescopes de 200 mm à 250 mm). En 1987, le club inaugure un télescope de 305 mm qu’il faudra rapidement installer à poste fixe. Toujours soutenus par la municipalité de Montayral le premier local est bâti sur les hauteurs au sud du village, à Lagrolère. Un financement est accordé pour l’achat de matériaux et la quinzaine de membres retrousse ses manches pour la construction d’une salle de réunion et de travail, surmontée d’une coupole de 3,50 m. Encore une fois la grande variété des corps de métier représentés dans le club fait merveille. L’observatoire est officiellement inauguré le 27 mai 1989. En 1990, ce sont 500 visiteurs qui seront passés nous voir au GAP.
Fin de la période de naissance.

Construction du premier bâtiment du GAP47

Le développement continue…
Après plusieurs années à savourer les plaisirs de l’observation et de l’astrophotographie autour du T305, le club décide de passer à un niveau supérieur. Début de la période de croissance. Sous la présidence de Pierre Bignone, en 1992, un télescope de 510 mm de diamètre est mis en chantier. Premier défi, le financement, car le club a une trésorerie modeste. Une campagne de vente de pins permet de réunir la somme nécessaire. Second défi, la technique. On ne polit pas un disque de verre de 25 kg comme les disques plus petits. Pierre Mourgès, le technicien métallurgiste du club fabrique la mécanique d’une machine à polir de sa conception. De plus, comme il est nécessaire de loger le nouveau tube sous la petite coupole, il faut réaliser un miroir fortement parabolisé. Christian Zaïna, qui s’est fait la main sur quelques 20 miroirs de 200 mm à 400 mm, conduira les travaux des petites-mains avec succès. Il aura quand même fallu plus de 500 heures d’un travail acharné, ponctué d’incidents, de retours en arrière. 1993 verra nos premières nuits de l’Astronomie ou Nuits des étoiles, avec une affluence de 400 personnes. En 1994, le miroir du 510 est installé et inauguré, avec son tube, à la place du T305.

Le nombre de visiteurs devenant de plus en plus important, ainsi que le nombre de classes accueillies, grâce, en particulier, à la proximité du centre d’accueil de Lagrolère, le club dépose une demande de subvention pour construire une extension avec salle de réunion et labo-photo. En 1995, extension de la salle de réunion, construction d’un télescope de 150 mm planétaire. Retour aux pelles et truelles pendant une saison. En 1996, réalisation de la première plaquette “touristique”.


Pendant plusieurs années les projets se sont ainsi enchaînés, toujours soutenus par les autorités locales, en particulier le Conseiller Général local, Jacques Faux.

  En 1997, construction d’une coupole plus adaptée au T510 et à l’accueil des visiteurs autour de lui, réinstallation du T310 dans sa petite coupole, puis construction d’une salle de 15 places pour abriter le planétarium dont un club disparu du Lot nous fait profiter à prix d’ami, acquisition d’une caméra CCD, informatisation croissante et première connexion Internet pour la gestion, le traitement des images et la motorisation. Premier site Internet du GAP en 1998, Stage de formation enseignants-animateurs, et 1250 visiteurs cette année-là. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le planétarium 15 places      

Première version (à gauche) et version actuelle (à droite) de la projection à 360°

Mais aussi…
Mais le club a aussi connu des moments difficiles. En 1999, un cambriolage ruine des années de travail. Le moral est au plus bas pendant quelque mois.

En 2000, acquisition d’un coronographe (instrument assez rare chez les clubs amateurs) et d’une webcam. Autant de travaux, de plans, de dossiers, de séances d’initiation. Daniel Palazy, le secrétaire, aura connu une période d’hyper-activité. La pratique pure et simple de l’astronomie en a probablement un peu souffert pendant quelques temps mais le club est maintenant doté d’instruments irremplaçables qui lui permettent d’assurer un accueil du public optimum, et depuis quelques années des stages de formation d’animateurs de centres aérés et colonies de vacances, d’enseignants également, suite à la signature de conventions avec les autorités concernées (Ministère de l’Éducation Nationale, Département de la Jeunesse et des Sports). En 2000 également, construction du planétarium. En 2001-2004 une série de déconvenues avec nos miroirs empêchent un fonctionnement normal du club. Repolissage du 510, problèmes graves et multiples lors de la ré-aluminisation du 305. Le moral du club est mis à rude épreuve et la tension est parfois difficile à gérer.

Avec l’année 2005 un nouveau défi est à affronter, un nouveau président est élu, Pierre Valat. La mise en œuvre et l’exploitation sereine et efficace de tout le matériel et des savoir-faire accumulés tout au long de ces années de travail acharné. L’arrivée de quelques jeunes est peut-être un signe favorable. Notre maquette du système solaire passe au 3 milliardième, achat d’une monture Losmandy G11. Le GAP-est-47 devient le GAP47.

De 2006 à 2011 le GAP47 achète une lunette H-alpha qu’on appelle généralement Coronado, instrument destiné à regarder le Soleil et ses protubérances. On achète aussi un filtre solaire de 200 mm de diamètre pour notre télescope de même diamètre (télescope motorisé made in GAP47). On lance le projet d’un télescope de type Dobson de 400 mm (2007). On répare les coupoles, on fait l’acquisition de notre premier vidéoprojecteur. En 2009, on fête les 25 ans du GAP47, on finalise le miroir du T400 et on reçoit 1.400 visiteurs. Ensuite, on fera un essai de radio-télescope vers le Soleil, on achètera un APN Canon 500D et on effectue quelques travaux. 

En 2012 Les années suivantes verront de grands progrès comme la construction de la grande salle modulable permettant d’accueillir 50 personnes assises pour y faire des projections de films et diaporamas, des conférences, pour présenter et expliquer nos maquettes (système solaire, galaxies, constellations, etc.), ainsi que de nous prêter à des séances de questions/réponses avec nos visiteurs. Cette année-là nous recevons notamment 1.700 visiteurs, dont 26 classes de scolaires.

            

En 2013 notre planétarium, désormais numérique, fonctionne sous un logiciel scriptable LSS Stellarium. C’est aussi l’année où l’ouverture du cimier de la coupole du 510 mm devient motorisée et où le GAP fête ses 30 ans. 2.348 visiteurs.

En 2014 2007 visiteurs. Nous mettons en œuvre la motorisation de la collimation de notre télescope de 510 mm qui permet à une seule personne de collimater le télescope tout en étant à l’oculaire (ce qui nécessitait 2 ou 3 personnes précédemment) !

Avril 2015 voit la pose d’une coupole extérieure de protection sur le dôme de notre planétarium pour une meilleure isolation. Cette coupole de 12 éléments a été réalisée et assemblée par les membres du GAP47. Construction par un de nos membres d’un “fauteuil astro” motorisé pour handicapé (à usage interne), et la finalisation de la construction d’un “interféromètre de Bath”, appareil utilisé pour vérifier la courbure des miroirs de nos télescopes. 2.414 visiteurs cette année-là.

En 2016 nous installons une climatisation réversible dans le planétarium. Cette même année 2016 verra aussi la “première lumière” de notre nouveau télescope, un Dobson doté d’un miroir de 407 mm, entièrement fabriqué par certains de nos membres. Année record avec 2724 visiteurs.

Pour plus de précisions sur la fabrication de ce télescope, reportez-vous à la rubrique “Construction du Dobson T400” du menu “Technique”.

L’année 2017 a aussi été une excellente année, avec une fréquentation importante (2.416 visiteurs) quoique très légèrement plus faible qu’en 2016.  Sur le plan des réalisations, l’année 2017 a vu l’hébergement d’un stage CLEA et la construction et la refonte totale de notre nouveau site internet (où vous vous trouvez) ainsi que le “retaillage” du miroir de notre télescope de 510 mm.  

L’année 2018 a vu une réalisation qui nous tenait énormément à cœur : la conception et l’installation d’une maquette du système solaire à l’échelle de 1/3.000.000.000. Cette maquette était destinée à remplacer un existant plus ancien et très rudimentaire. Elle est installée au même endroit que la précédente, sur le chemin GR652 qui part du GAP47. Un panneau explicatif de 60×80 cm présente le parcours, suivi de 12 panneaux métalliques plastifiés de 40×60 cm en commençant par un Soleil de 50 cm de diamètre. Tous les panneaux se suivent à des distances conformes à l’échelle mentionnée (la Terre avec un diamètre de 4,5 mm est à une distance au Soleil de 53 m). Chaque panneau décrit les caractéristiques de la planète ou de l’objet (taille, température, distance, etc.). À cette échelle la dernière planète (Neptune) est à 1,6 km du Soleil, suivi d’un autre panneau à 2,1 km mentionnant la Ceinture de Kuiper et les 4 planètes naines qui s’y trouvent. Le dernier panneau, arbitrairement placé à 2,5 km décrit les comètes et le nuage de Oort. Ce projet a été soumis à une commission du Smavlot qui sélectionnait les projets éligibles au printemps 2017. Notre projet a été accepté et on a pu ainsi passer de nombreux mois à discuter de la pertinence et de la concision des textes et des illustrations à faire figurer sur chacun des 13 panneaux. Nous sommes ensuite passés à la réalisation, confiée à des sous-traitants. L’ouverture du “sentier système solaire” a eu lieu au printemps 2018. En dehors de l’apport évident du GAP de 20% du projet, cette réalisation a été supportée pour moitié par des capitaux de la Région Nouvelle Aquitaine et pour moitié par l’Union Européenne. Le total de ces subventions a donc couvert 80% du budget total de l’opération. Cliquez ici pour plus de détails. L’année 2018 a également battu tous les records : 2.919 visiteurs avec notamment 1.378 visiteurs sur les seuls mois de juillet et août 2018. Cette année aura également vu la fête des 35 ans du GAP47.

En 2019 , achat d’une caméra ZWO290 et on a eu une affluence qui a très légèrement fléchi avec un total de 2.748 visiteurs.

L’année 2020 aura été une “année blanche” compte tenu de l’épidémie du Covid-19. Pour la première fois de son histoire, le GAP47 a été fermé (même à ses membres) de mi-mars à fin juin. Une reprise, toute en douceur, avec des précautions très particulières a été autorisée pour l’été dans le cadre des précaution sanitaires classiques (masques, gel hydro-alcoolique, distances entre les individus, nettoyage. Nous avons ainsi pu recevoir quelques petits groupes de visiteurs entre juillet et octobre. La deuxième vague du Covid-19 avait ensuite provoqué un second confinement à compter du 29 octobre à minuit. Le GAP47 était donc, à nouveau, fermé au public et à ses propres membres. Nous aurons quand même accueilli 964 visiteurs en 2020, dont un bon nombre lors d’animations extérieures, loin de notre observatoire. 

L’année 2021 aura été une deuxième « année blanche » consécutive, dans la continuité de 2020. La pandémie de Covid-19 était toujours là, avec les mesures de confinement, ce qui nous a contraints à fermer complètement l’observatoire du 1er janvier à la mi-juin. Nous avons pu, en juin, recevoir quelques scolaires en journée car le soir il y avait un régime de couvre-feu, supprimé fin juin. En juillet nous avons pu reprendre la réception des visiteurs lors des soirées des vendredis, mais avec un jauge maximale imposée de 49 visiteurs par soirée. Ces soirées se déroulaient dans le strict respect des règles sanitaires (masques, distances, nettoyage et gel hydro-alcoolique) rapidement complété par la vérification des passes sanitaires. Nous avons changé les housses des fauteuils du planétarium et refait l’étanchéité du plafond de la salle d’entrée qui donne aussi accès à la coupole du télescope de 305 mm. Contrairement aux années précédentes, nous n’avons pu avoir aucune des activités externes à l’observatoire. Nous avons quand même pu, entre les scolaires, les centres de loisirs et des groupes privés en soirée, accueillir un total de 1.316 personnes au GAP en 2021.

En 2022,  une reprise de l’activité nous a permis de retrouver un fonctionnement plus « normal », avec 2.170 visiteurs. Nous nous sommes volontairement limités à recevoir en été un maximum d’une centaine de personnes à la fois pour les vendredis et nos Nuits de l’Astronomie. Nous avions eu en 2018 et 2019 quelques soirées démentielles, dont un pic à 240 personnes en une seule soirée…  Cette affluence avait eu des effets négatifs sur tout le monde : les animateurs du GAP, bien qu’assez nombreux, pouvaient difficilement faire face à tant de visiteurs et, pour les visiteurs, c’était également pénalisant pour pouvoir (par exemple) accéder au planétarium à des heures raisonnables. Ce pourquoi nous nous sommes imposés des limites, et il semble que tout le monde y trouve son compte, les visiteurs comme les animateurs, les rotations sont beaucoup plus fluides. Cela nous amène à ne recevoir les visiteurs de juillet et d’août qu’uniquement sur réservation, mais ça a très bien fonctionné en été 2022. Nous continuerons donc dans cette voie. L’année 2022 a, par ailleurs, vu la mise en service d’un rétroprojecteur 4K dans le planétarium, ce qui améliore grandement la finesse des éléments projetés sous la coupole. Nous avons enfin implanté, avec la pose réalisée par la Mairie, 4 panneaux routiers indicateurs permettant de mieux trouver notre observatoire. 

En 2023, élection en janvier de Marc Morlaës qui succède à Pierre Valat au poste de président, Pierre avait assuré cette fonction depuis 2005. Cette année verra également une date importante, celle du 40ème anniversaire de la création du GAP47.

Article de la Dépêche sur les 40 ans du GAP47

Le GAP47 a voulu fabriquer et offrir à chacun des deux plus anciens membres de l’association et membres fondateurs, Gilbert Da Costa et Pierre Mourgès, pour fêter ce 40° anniversaire. Voici quelques photos de l’évènement :

 

Notre Mont Rushmore
Président à la fondation : Raymond Lajoignie
Président de 1984 à 1992 : Hubert Lepic
Président de 1993 à 2004 : Pierre Bignone
Président de 2005 à 2022 : Pierre Valat
Président depuis 2023 : Marc Morlaës


Nous tenons aussi à partager un hommage appuyé à deux personnes qui ont beaucoup compté dans la naissance du GAP47 et dans son essor, et qui nous ont hélas quittés en 2020. Pierre Valat, qui était alors président du GAP47 nous avait alors rappelé leurs personnalités et leurs apports. Tous les membres du GAP47 se sont associés à cet hommage.

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Nous avons aussi eu la douleur de perdre, début janvier 2023, un membre de longue date en la personne de Patrick Labarde, puis en février 2023, brutalement et prématurément, l’un de nos membres très actif, Jean-Luc Chevallier, suivi hélas sa sœur Nicole en octobre 2023.