Giordano Bruno

Giordano Bruno

Aussi la terre, pas plus qu’aucun autre monde, n’est-elle au centre [de l’Univers]; et il n’existe pas de points dans l’espace qui formeraient des pôles définis et déterminés pour notre terre, de même qu’elle ne forme pas un pôle défini et déterminé pour aucun autre point de l’éther ou de l’espace du monde; et ceci est vrai pour tous les autres corps [de l’Univers]. De points de vue différents ils peuvent, tous, être regardés comme centres, ou comme zéniths et ainsi de suite. Ainsi donc, la terre n’est pas le centre de l’Univers; elle n’est centrale que par rapport à notre propre espace environnant. (…) Dès qu’on suppose un corps d’une taille infinie, on renonce à lui attribuer centre ou périphérie.

Il n’y a dans l’univers ni centre ni circonférence, mais, si vous voulez, le tout est central, et on peut aussi considérer tout point comme une partie de la circonférence, par rapport à un autre point central.

Mais il va plus loin : il veut renoncer à l’idée de centre :

« Il n’y a aucun astre au milieu de l’univers, parce que celui-ci s’étend également dans toutes ses directions. Chaque étoile est un soleil semblable au nôtre, et autour de chacune d’elles tournent d’autres planètes, invisibles à nos yeux, mais qui existent ».

« Il est donc d’innombrables soleils et un nombre infini de terres tournant autour de ces soleils, à l’instar des sept “terres” [la Terre, la Lune, les cinq planètes alors connues : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter, Saturne] que nous voyons tourner autour du Soleil qui nous est proche ».

De l’infinito universo e mondi “, 1584

Jugé pour hérésie, Giordano Bruno, moine dominicain, sera brûlé sur la place publique en 1600.