Constellations disparues

Les Constellations

Une constellation est un ensemble d’étoiles dont les projections sur la voûte céleste sont suffisamment proches pour qu’une civilisation donnée ait décidé de les relier par des lignes imaginaires, traçant ainsi une figure sur la voûte céleste. On appelle cela un « astérisme ».

Dans l’espace tridimensionnel, les étoiles d’une constellation sont ordinairement très dispersées, mais elles paraissent être regroupées sur la plaine imaginaire du ciel nocturne. Différentes cultures ont reconnu des constellations différentes, bien que quelques-unes des plus visibles aient tendance à réapparaître fréquemment, comme par exemple Orion et le Scorpion, à cause de leur brillance, de la proximité de la projection des étoiles, du passage des planètes.

Les constellations sont regroupées en deux parties, divisant le ciel en suivant plus ou moins les deux hémisphères terrestres, le ciel austral pour le sud et le ciel boréal pour le nord. Les constellations boréales sont les plus anciennes et correspondent à la partie de ciel visible depuis les régions de la Méditerranée par les astronomes de l’Antiquité. Elles servaient aussi, autrefois, de repères pour les marins partis en mer.

En 1930, l’Union astronomique internationale (UAI) a divisé le ciel en 88 constellations officielles avec des frontières précises, pour que tout point du ciel appartienne à une constellation. 44 constellations dans le ciel de l’hémisphère Nord et autant dans l’hémisphère Sud. Celles du Nord sont substantiellement basées sur la tradition hellénique et pré-hellénique, notamment en rapport avec les mythologies, puis transmises à travers l’ère médiévale.

Mais, certaines constellations, imaginées et nommées par certains astronomes (essentiellement entre le XVII° et le XIX° siècle) ont finalement été supprimées ou assimilées selon d’autres astérismes et ne font plus partie de la liste officielle de l’UAI. Ce sont des constellations disparues (mais les étoiles qui les formaient sont toujours là !).

 

Les constellations disparues

L’Aérostat 
(Globus Aerostaticus)

Dessiné par l’astronome Jérôme Joseph le François de Lalande en 1798, cet aérostat a volé entre le Capricorne, le Microscope et le Poisson Austral.

 

 


L’Atelier de Typographie
(Officina
Typographica)

Placé entre la Licorne et le Grand Chien par Johann Bode.

 

 


Antinoüs
(Antinous)

Cette constellation, que l’on trouve dans l’Almageste de Ptolémée, était étroitement associée à celle de l’Aigle, dont elle empruntait les étoiles australes.

 


Cerbère ou Le Rameau et Cerbère
(Cerberus ou Cerberus Ramus )

Nommé ainsi par Hévélius. Associé à la constellation d’Hercule. Représenté sur les atlas soit par trois serpents enroulés autour d’un rameau soit par un serpent à trois têtes, mais toujours dans le poing d’Hercule.

 


Le Cadran Solaire
(Solarium)

Apparaît seulement dans l’atlas de l’astronome américain Elijah Burritt, au début du XIXème siècle, coincé entre les constellations australes de l’Horloge de l’Hydre et de la Dorade qui lui ont grandement fait de l’ombre.

 


Le Chat
(Félis)

Lalande avait trouvé, en 1798, un petit coin de ciel à son animal de compagnie favori, entre les étoiles de la Machine Pneumatique et celles de l’Hydre.

 


Le Cercle Mural
(Quadrans Muralis)

Accroché au ciel Boréal par Lalande, à la fin du XVIIIème siècle, entre le Bouvier et le Dragon. L’essaim d’étoiles filantes des Quadrantides (visible début janvier) tire son nom du nom latin de cette ancienne constellation.

 


Le Coq
(Gallus)

Un gallinacé envoyé dans le firmament par l’astronome Jakob Bartsch, en 1624.

 


Le Chêne de Charles II
(Robur Caroli)

Le célèbre Edmund Halley, en souvenir de l’arbre sur lequel se cacha le roi d’Angleterre après sa défaite de Worcester en 1651, planta ce chêne entre le Navire Argo et le Centaure.

 


Corona Firmiana 

Cette constellation ne figure que dans l’atlas du moine bénédictin Thomas Corbinianus. Il l’avait créée en l’honneur de l’archevêque de Salzbourg.

 


La Harpe de Georges
(Harpa Georgii)

En 1789, le Père Hell, astronome autrichien, imagina cette constellation, entre le Taureau et l’Eridan, en l’honneur du roi d’Angleterre Georges III.

 


Le Hibou ou La chouette
(Noctua)

La Chouette était une constellation située entre les constellations de l’Hydre et de la Balance. Elle remplaça la constellation plus ancienne de la Grive solitaire. Son origine est inconnue.

 


Les Honneurs de Frédéric
(Honores Frederici)

Cette fois c’est le roi de Prusse Frédéric II qui, en 1798, a eu droit à son hommage céleste, de la part de Johann Bode, entre Andromède et le Lézard.

 


Le Jourdain
(Jordanus)

Le fleuve Jourdain a brièvement coulé dans le ciel, grâce à Bartsch au XVIIème siècle, juste sous les pattes de la Grande Ourse.

 


Le Lion Palatin
( Léo Palatinus)

Une des nombreuses constellations éphémères que certains astronomes de la fin du XVIIIème siècle aimaient placer dans le ciel, suivant leur inspiration; une vraie mode ! Celle-ci est une invention d’un certain Koenig, en 1785, entre le Verseau et l’Aigle.

 


Le Loch
(Lochium Furnis)

Cet instrument de navigation fut placé entre la Machine Pneumatique et la Boussole par Johan Bode.

 


La Machine Électrique
(Machina Electrica)

Cet engin moderne fut placé en 1790 par Johann Bode, sous la Baleine, entre le Fourneau et le Sculpteur.

 


Le Messier
(Custos Messium)

Il s’agit d’un hommage au célèbre astronome Charles Messier, rendu par Lalande en 1774. C’est aussi un jeu de mot, un messier étant un préposé à la garde des moissons. Situé entre Céphée et Cassiopée.

 


Le Mont Mainale
(Mons Menalus)

Cette montagne mise dans le ciel par Hévélius était située juste sous le pied du Bouvier.

 


La Mouche
(Musca)

A ne pas confondre avec la Mouche qui est toujours collée au ciel austral. Celle-ci a volé entre le Bélier et le Triangle grâce aux bons soins de Bartsch.

 


Le Navire Argo
(Argo Navis)

Le Navire Argo n’a pas vraiment disparu du ciel, il a été scindé en quatre parties, formant chacune une constellation distincte: La Carène, les Voiles, la Poupe et le Mât. La constellation du Mât, la plus petite, a fini par être absorbée par la constellation voisine de la Boussole.

 


L’Oie
(Anser)

Associée au Petit Renard. En 1690, Hévélius, dans son atlas, représente une oie dans la gueule du renard.

 

 


La Grive Solitaire
(Turdus Solitarius)

C’est Lemonnier qui place ce volatile, en 1776, entre la Balance et l’Hydre, en souvenir d’un oiseau des Indes. Il a fini par se transformer en Hibou.

 


Le Petit Triangle
(Triangulum Minus)

Hévélius avait dédoublé la constellation du Triangle. Un Grand, un Petit !

 


Le Renne
(Rangifer)

Un souvenir d’un voyage au cercle polaire que Lemonnier avait accroché non loin du pôle nord céleste, entre Céphée et la Girafe.

 


Le Taureau de Poniatowski
(Taurus Poniatovii)

Encore un honneur rendu à un monarque ! Cette fois c’est Stanislas, roi de Pologne, qui a droit à un hommage rendu en 1777 par l’Abbé Poczobut. Et voilà un taureau entre l’Aigle et Hercule.

 


Le Télescope de Herschel
(Telescopium)

Le Père Hell plaça ce télescope entre les Gémeaux, le Cocher et le Lynx en commémoration de la découverte d’Uranus faite dans cette région du ciel en 1781 par William Herschel.

 


Le Tigre
(Tigris)

Il ne s’agit pas du beau félin, mais du fleuve arrosant Bagdad qui est venu couler dans le ciel entre l’Aigle, le Cygne et la Lyre grâce à Jakob Bartsch.