Groupe d'Astronomie Populaire du Lot-et-Garonne, à Montayral
Le Blob – Généralités
Le Blob – Généralités
Qu’est-ce qu’un blob ?
Je ne suis qu’une cellule, pas de cerveau, pas de neurone, mais je résous des problèmes, je peux me déplacer d’un centimètre par heure, voire 4 si j’ai très faim et je peux quasiment mourir mais revivre en étant placé au micro-onde. Qui suis-je ? Le blob, un organisme vivant non identifié…
Vous l’avez sans doute croisé en forêt, ou dans votre cave, sans savoir qui il était : le blob, curiosité biologique composée d’une unique cellule mais capable de comportements complexes, débarque au parc zoologique de Paris qui est le premier à accueillir cette espèce non animale, et c’est une première mondiale !
On ne sait pas bien où le mettre dans l’arbre du vivant
Installé dans sa « blob zone », à l’abri de la lumière, le Physarum polycephalum (son nom scientifique) ressemble à une masse spongieuse, jaune et visqueuse. Ni animal, ni plante, ni champignon, c’est un organisme primitif, apparu il y a près d’un milliard d’années, bien avant le règne animal.
Fascinante créature quasiment immortelle
Marlène Itan, « blobicultrice » depuis peu, vient tous les jours arroser et nourrir les sclérotes (sortes de bébés) qui poussent dans son élevage. « Ça change de nos habitudes. On ne sait jamais à quoi s’attendre en arrivant ! » se réjouit-elle. Car le blob ne cesse de surprendre. Il peut mourir de plusieurs façons, mais peut aussi entrer en dormance, en se desséchant. « Dans cet état, il est quasiment immortel… On peut même le mettre au micro-ondes quelques minutes ! », selon Audrey Dussutour. Car, une fois ré-humidifié, il peut repartir, en redémarrant son cycle à zéro, ajoute la chercheuse, qui possède en laboratoire des spécimens âgés de plus de 70 ans.
Autre curiosité : grâce au courant circulant dans son réseau veineux, le blob bouge, à raison de 1 à 4 centimètres par heure. L’observer à travers une vitre n’étant pas très spectaculaire, le zoo a conçu une muséographie interactive pour le mettre en scène, notamment via des vidéos en accéléré. Son système vasculaire complexe passionne les physiciens. Certains tentent même de s’en inspirer pour l’appliquer à des réseaux électriques.
Le blob a précédé le règne animal
Malgré son absence de système nerveux, il est capable de mémoriser. Le zoo retrace ainsi une expérience montrant un blob qui apprend, petit à petit, à ignorer du sel (qui, a priori, le repousse) déposé sur la trajectoire le menant à sa pitance.
Avec ses 720 sexes différents, le blob a une reproduction sexuée semblable à celle du champignon. « Il était là avant, donc ce sont davantage les champignons et les animaux qui s’en sont inspirés que l’inverse », conclut Audrey Dussutour. C’est cette scientifique qui a trouvé son surnom, en hommage au film The blob, avec Steve McQueen (1958), où une masse gluante extra-terrestre grossit à mesure qu’elle dévore tout sur son passage. Le Physarum polycephalum, quant à lui, est inoffensif.
Vulgarisation et pédagogie
En , un blob fait son entrée au parc zoologique de Paris. Il n’est pas confié aux soigneurs, mais aux jardiniers.
Le blob et l’espace
En 2021, le CNES en partenariat avec le CNRS, à l’occasion de la mission Alpha prévue en avril dans Station Spatiale Internationale, met en place une expérience pédagogique sur le blob nommée “élève ton blob”. Des écoles primaires, collèges et lycées à qui seront confiés des blobs pourront comparer leurs évolutions par rapport à un blob emmené à bord de la station par Thomas Pesquet.
La comparaison des expériences concernant les blobs dans les écoles, les blobs du GAP47 et ceux de Thomas Pesquet dans la Station Spatiale Internationale seront traitées dans la quatrième partie de ce sujet : “Le blob du GAP47” à partir de septembre 2021.