Premiers dépôts martiens
ESA 2023 01 31
Dispersés autour d’un ancien delta de fleuve martien, dix tubes ont été remplis d’échantillons qui pourraient aider à répondre si jamais la vie apparaissait sur Mars. Combien pouvez-vous en repérer ?
Le rover Perseverance de la NASA a pris ce selfie en regardant l’un des 10 tubes d’échantillons déployés lors de la création du premier dépôt d’échantillons sur un autre monde. La caméra sur le bras robotique du rover a pris 59 images individuelles pour construire cette vue vermillon.
C’était le 690e jour martien de sa mission, ou sol, lorsque le rover a largué le dixième et dernier tube sur la planète rouge dans une zone surnommée “Three Forks” (les 3 fourchettes). Les tubes de titane ont été déposés en zigzag, chaque échantillon étant distant des autres de 15 mètres maximum.
Ces échantillons, appelés ensemble « dépôt d’échantillons », serviront de jeu de sauvegarde. Le rover a été occupé à collecter deux échantillons de chaque roche dans le cratère Jezero, l’un qui se tient sous son ventre, et un autre échantillon de sauvegarde laissé à la surface de Mars.
Il existe deux options pour le double prélèvement de la campagne « Retour des échantillons de Mars » (Mars Sample Return). Le plan A verra le rover livrer l’ensemble principal d’échantillons directement à un atterrisseur à l’aide du bras de transfert d’échantillons de l’ESA. Au cas où Persévérance ne serait pas en mesure de remettre les échantillons à la fin de cette décennie, il existe un plan B : deux petits hélicoptères drones iront chercher les tubes mis de côté au sol et les emmèneront à l’atterrisseur. Le robot européen de 2,5 mètres de long donnera un coup de main pour les ramasser au sol et les transférer dans le conteneur en partance pour un voyage de retour vers la Terre.
Les scientifiques de la mission pensent que les carottages de roche faisant partie de ce dépôt nous donneront un aperçu des processus géologiques qui se sont déroulés dans le cratère de Jezero il y a près de quatre milliards d’années. Le rover déposera également un échantillon atmosphérique et un tube « témoin », qui sera utilisé pour déterminer si les échantillons collectés pourraient être contaminés par des matériaux qui ont voyagé avec le rover depuis la Terre.
Pour ceux qui craignent que les échantillons soient laissés à eux-mêmes pendant près d’une décennie, soyez assurés que des équipes sur Terre enregistrent l’emplacement précis de chaque tube pour les collecter le moment venu. Et même si les vents martiens peuvent atteindre des vitesses élevées, ils ne sont pas aussi forts que sur Terre. L’atmosphère sur Mars est moins dense : environ 100 fois moins que sur notre planète. Toute accumulation de poussière sur les tubes ne les couvrira pas complètement au moment de la collecte.
Pour comprendre la complexité des tâches à accomplir, regardez cette bande-annonce qui décrit la campagne Mars Sample Return en seulement deux minutes :
Traduction : Olivier Sabbagh