La sonde Juno de la NASA, en orbite autour de la géante gazeuse depuis juillet 2016, survole Jupiter et son plus gros satellite, Ganymède, en rase-mottes
La plus grande planète de note système solaire ressemble de plus en plus à une œuvre d’art. Elle est pleine de surprises, tout comme ses lunes.
La mission Juno de la NASA, qui a commencé pas la mise en orbite de la sonde en juillet 2016, vient juste de réaliser son 34ème survol rapproché de la géante gazeuse. La mission a été prolongée cette année, avec un proche survol de Ganymède le 7 juin dernier.
Ce passage à basse altitude lui a aussi donné la possibilité de photographier Ganymède à courte distance. Aucune sonde ne s’était aventurée aussi près depuis le survol de Galileo il y a plus de vingt ans. Dans l’animation réalisée par la NASA, on découvre les différentes régions claires et sombres à la surface de Ganymède, ainsi que plusieurs cratères d’impact très brillants.
Les données et les images de ces survols réécrivent tout ce que nous pensions savoir sur Jupiter, dit Scott Bolton, le principal investigateur de Juno à l’Institut de Recherche du sud-ouest à San Antonio (Texas), pendant une conférence d’automne à l’Union Américaine de Géophysique à la Nouvelle-Orléans vendredi dernier.
Le spectateur est ensuite transporté 3400 kilomètres au-dessus de la surface nuageuse de Jupiter. Au milieu d’un magnifique maelstrom de volutes gazeuses, plusieurs cyclones sont visibles sous la forme d’ovales blancs ainsi que de nombreux éclairs.
C’est ici que Bolton a révélé une bande de 50 secondes de sons, créée quand Juno survolait Ganymède l’été dernier. Le clip audio de cette lune a été créé par des ondes radio, électriques et magnétiques, produites par le champ magnétique du satellite et enregistrées par un instrument de Juno, conçu pour détecter ces ondes. Les sons forment comme une bande originale d’un voyage de l’ère spatiale. « Il a été possible de changer la fréquence, peu après l’approche en raison du passage de la nuit au jour sur Ganymède », dit William Kurth, co-investigateur.
« Cette bande sonore est juste assez ‘sauvage’, comme si vous étiez sur Juno, en train de voyager tandis que la sonde passait au-dessus de Ganymède », dit Bolton. « Si vous écoutez attentivement vous pouvez entendre les changements abrupts vers les hautes fréquences autour du point central de l’enregistrement, qui représente l’entrée dans une région différente de la magnétosphère de Ganymède ».
La surface cratérisée de Ganymède
L’équipe en charge de Juno continue à analyser les données du survol de Ganymede. À ce moment-là, Juno était à environ 1038 kilomètres d’altitude au-dessus de la surface de cette lune et se déplaçait à 67.000 km/h.
Exemple de formes assez étranges dans l’atmosphère de Jupiter