Nous n’avons pas pour habitude, au GAP47, de nous lamenter, ni du temps qui passe, ni de nous appesantir sur les souvenirs, qu’ils soient bons ou mauvais. Raison de plus pour ouvrir une page exceptionnelle en cette année 2020.
Deux personnes qui ont été essentielles pour la naissance de notre club et pour son évolution nous ont quittés et c’est l’occasion de faire une pause, considérer ce que nous sommes devenus et ce que nous leur devons à tous les deux.
Parlons de la période héroïque et de Hubert Lepic
Sans son travail en tant que président, de 1984 à 1992, sans sa détermination et celle de ses camarades il y a 35 ans, il est certain que rien n’existerait de l’admirable structure actuelle, qui est appréciée au-delà des limites de notre département.
↑ Hubert Lepic (à droite) au polissage du miroir de notre télescope de 510 mm, avec Pierre Mourgès (à gauche) et Pierre Bignone (au centre, alors Président du GAP), photo de 1993.
J’admirais beaucoup Hubert. Je suis pourtant arrivé un peu tard dans l’histoire de ce club et il n’était déjà plus président.
J’ai d’ailleurs peu connu Hubert en tant qu’astronome, mais surtout grâce aux images qu’il laissait derrière lui lorsqu’il a quitté le GAP, des images d’une qualité exceptionnelle pour l’époque.
Mais je l’appréciais surtout pour la personne qu’il était, pour son humour, mordant si nécessaire, et je me souviens de quelques débuts de soirée de printemps, assis devant la porte de l’observatoire à attendre la venue de la nuit, à échanger des idées, des informations techniques et à esquiver les piques qu’il nous destinait. Toujours précises, malicieuses mais toujours bienveillantes.
Plus tard, je l’ai vu encaisser durement la perte de ses précieux clichés photographiques, et finalement décider de prendre de la distance, de nous laisser voler de nos propres ailes.
Par bonheur nous avons pu le revoir à la plupart des inaugurations auxquelles nous l’avions invité, et chaque fois il nous avait apporté un cadeau, du type irremplaçable ; le pin’s GAP47 qu’on voit affiché dans notre salle, et qui avait permis de financer l’achat du miroir du 500, ainsi qu’un montage vidéo intitulé “Le temps de l’argentique”, petit historique de ses productions.
En visitant nos nouvelles installations, inauguration après inauguration, il me disait sa fierté de voir leur petit observatoire des années 80 poursuivre un développement qu’il n’aurait jamais espéré. Sa fierté était d’avoir fait partie de l’équipe de départ et de l’avoir conduite pendant 8 ans, et il ne masquait pas son étonnement.
Je l’assure que nous continuerons à l’étonner et à perpétuer sa mémoire.
↑ Hubert Lepic lors de l’anniversaire des 35 ans du GAP47, en 2018.
↑ Hubert Lepic (à gauche) et Jacques Faux (à droite), lors de l’anniversaire des 26 ans du GAP47 en 2009.
Plus près de nous, Jacques Faux
Disparu dans le silence du confinement sanitaire du printemps 2020, il laisse des regrets d’autant plus profonds que la nouvelle n’a circulé jusqu’à nous que très tardivement.
Il avait été mon collègue à la cité scolaire de Fumel mais c’est surtout autour du GAP que j’ai découvert sa vraie valeur. Nous avions découvert ensemble les merveilleuses possibilités du planétarium numérique lors d’une séance de démonstration, avec un projecteur à l’ancienne mais il avait bien compris que ce système ouvrait des possibilités énormes. Nous n’avions pas encore notre “parapluie d’étoiles”, notre premier planétarium démontable, qui n’est arrivé que quelques mois après, à point nommé, et c’est Jacques qui nous a poussés à demander la construction d’un vrai planétarium, en dur.
De même, il nous avait poussés peu d’années auparavant à demander la construction de la grande coupole pour mieux valoriser les télescopes que nous avions fabriqués.
↑ Jacques Faux (2° en partant de la gauche) lors de l’anniversaire des 35 ans du GAP47, en 2018, en compagnie de Pierre Mourgès (au centre, membre de la première heure du GAP47) et Jean-François Ségala, Maire de Montayral (à droite).
Sa vision réaliste des choses l’avait toujours fait nous “pousser au cul”, de même qu’il a été, en tant qu’adjoint de Montayral, derrière le projet de nous doter d’une salle d’accueil. Sa présence à plusieurs de nos Assemblées Générales Annuelles aura été fondamentale. Il était convaincu de l’importance de la discipline “astronomie” dans la formation des jeunes ; notre succès auprès d’eux le confirme chaque année un peu plus, et il s’en réjouissait à toutes nos rencontres. Nous sommes bien déterminés à poursuivre sur la voie tracée.
Pierre Valat, Président du GAP47 – Novembre 2020