Le blob pour les enfants

Le Blob pour les enfants

 

Dis, c’est quoi un blob ?

Petite interview d’un blob très content de recevoir la visite d’un enfant enquêteur.
Interview imaginaire, bien sûr.

Qui es-tu ?

Je suis un blob, un organisme vivant très particulier… Voici à quoi je ressemble. C’est une photo de moi alors que je n’avais que quelques heures d’existence. Elle a été prise en avril 2021, en Lot-et-Garonne.

Où peut-on rencontrer des blobs ?

On peut me trouver dans la nature, oui, même en France. Je vis dans les forêts, à l’abri de la lumière et dans les endroits humides. Beaucoup de gens m’ont déjà rencontré sans s’en rendre compte.

Une seule cellule ! Tu devrais être invisible alors.

En effet, habituellement les cellules qui composent les êtres vivants sont des choses minuscules, et même microscopiques. Et il en faut beaucoup pour faire un individu. Par exemple, le corps d’un humain adulte est composé de 100 milliards de cellules. Mon corps à moi n’a qu’une seule cellule mais elle est très grosse, en comparaison. Je peux mesurer 5 millimètres lorsque je suis tout jeune mais si je suis bien nourri je peux atteindre 2 mètres de diamètre, et parfois plus !

Une comparaison pour mieux comprendre :

Une cellule humaine mesure environ 1 centième de millimètre, si on la compare à un gros blob, c’est comme si on comparait mon poing à la Terre.

Depuis quand existes-tu ?

Des scientifiques m’ont découvert au 19ème siècle mais il a fallu attendre l’année 1973 pour qu’on parle de moi dans les journaux. En fait les blobs sont apparus sur terre il y a environ un milliard d’années. Bien avant les animaux, les dinosaures et les hommes.

Qu’est-ce que tu manges ?

Dans les laboratoires on me nourrit avec des flocons d’avoine. J’adore ça. Mais si on me propose d’autres nourritures je sais choisir celles qui me feront le plus de bien. Dans la nature je pars à la recherche de ce qui me convient le mieux, surtout des champignons.

Et si tu n’as pas de nourriture ?

Si je ne trouve rien je peux me dessécher volontairement pour attendre des jours meilleurs, surtout si je n’ai pas d’eau à absorber. Les scientifiques disent que je suis devenu un sclérote. Je peux attendre comme ça pendant plusieurs années !

Comment est-ce que tu bouges puisque tu n’as pas de pattes ?

C’est vrai que je peux avancer de 1 cm par heure, et même de 4 si j’ai très faim. Pas besoin de pattes pour ça. Je peux faire avancer de petits filaments en direction de la nourriture et le reste de mon corps se déplace à l’intérieur de ces tuyaux.

Mais, sans cerveau, comment fais-tu pour décider d’aller dans une direction plutôt qu’une autre ?

C’est ce qui surprend le plus les gens qui m’étudient ? J’arrive à sortir d’une boîte. Même à trouver la sortie d’un labyrinthe. Je sais aussi ne pas passer deux fois au même endroit, pour ne pas tourner en rond lorsque je cherche de la nourriture. Je suis aussi capable d’apprendre à passer par-dessus un produit qui me déplait, du sel par exemple. Mais je sais aussi m’habituer à ces produits, et à aider un autre blob à s’y habituer.
Je crois que je n’ai pas fini d’étonner ceux qui s’intéressent à moi.

Est-ce que tu peux mourir ?

Pratiquement pas. Il est très difficile de me tuer. En fait tu peux même me couper en deux et en deux minutes tu auras deux blobs. En plus, si tu mets deux blobs ensemble, au bout d’un moment ils vont former un seul blob. Super, non ?

Je vais te dire une chose extraordinaire au sujet de ma vie. Au bout de quelques mois, je commence à vieillir et à être de plus en plus fatigué et lent, mais si on me transforme en sclérote en me desséchant, lorsqu’on me redonnera à boire et à manger je serai à nouveau tout jeune et actif.

Ton nom ?

Bien sûr “blob” n’est pas mon vrai nom. En fait les scientifiques m’appellent “Physarum polycephalum”, lorsqu’ils veulent être sérieux. Polycephalum, ça veut dire que j’ai plusieurs têtes. Dans certains pays on me donne aussi le nom de Slime. Tu vois pourquoi ?

Merci d’avoir répondu à mes questions.

Merci de m’avoir posé toutes ces questions. Tu peux maintenant aller suivre mes aventures sur les pages de Jean-Luc et Maximilien. Et si un jour tu vas à Paris, tu pourras venir me voir au Zoo de Vincennes qui a choisi de m’y accueillir, même si je ne suis pas un animal.